La plaine du Forez et ses 300 étangs forment, avec la Loire, un ensemble naturel d’une très grande richesse. Le site a longtemps été occupé par des prairies parsemées de bois. Les pâtures maintenaient les milieux ouverts. Les bords de Loire comportaient nombre de zones de graviers et de bras secondaires (les gourds) plus ou moins en contact avec le fleuve.
Fin des années 1980 : le constat
Le fleuve Loire, « dernier fleuve sauvage d’Europe », est victime de nombreuses agressions (endiguements, extraction de matériaux alluvionnaires, barrage de Grangent situé en amont et qui bloque l’apport d’une recharge sédimentaire…).
Elles provoquent l’enfoncement de son lit, ce qui favorise l’apparition de plaques de marne.
Ce déficit en sédiments est à l’origine d’importants dysfonctionnements de la dynamique fluviale. Les répercussions sont importantes à différents niveaux :
– quantité et qualité de l’eau,
– qualité et diversité des habitats, de la faune et de la flore,
– déconnexion des bras secondaires…
Naissance du projet
Face à cette situation, France Nature Environnement Loire – FNE Loire (anciennement FRAPNA Loire – Fédération Rhône-Alpes de Protection de la NAture – Section Loire), engage une réflexion autour du fleuve Loire à l’initiative de son président Raymond Faure.
1987 : L’association achète 11 hectares de terrains en bords de Loire, sur le lieu d’une gravière en fin d’exploitation. Elle engage une politique basée sur le dialogue avec le monde de l’industrie du granulat, les administrations et les collectivités impliquées dans la gestion du fleuve. Cette concertation débouche sur le dépôt de deux projets novateurs :
• Créer un espace de liberté pour le fleuve. Véritable zone tampon entre les activités humaines et la Loire, ce dernier pourra s’y régénérer et l’homme « panser » les plaies du fleuve. C’est le projet européen Ecozone du Forez d’environ 570 ha, soit 17 km de bords de Loire et milieux annexes constitués des propriétés FNE Loire et du domaine public fluvial.
• Créer au centre du premier, un espace de liberté pour l’homme, lieu de découverte de la nature et d’éducation à l’éco-citoyenneté : l’Ecopôle du Forez.
Depuis, la forêt alluviale a recolonisé les secteurs les plus anciennement abandonnés. La Loire entre davantage en contact avec les anciennes gravières, régénérant ainsi partiellement l’écosystème.
Partenariats et financements
L’ensemble des deux projets représente 14 millions de Francs, financés à 34 % par l’Union Européenne, 19 % par le Ministère de l’Environnement, 17 % par le Conseil Régional Rhône-Alpes, 15% par le Conseil Général de la Loire.
D’autres partenaires se joignent à l’aventure : Morillon Corvol (4 %), le WWF, le Crédit Agricole, EDF, France Télécom, l’entreprise Delage, le Centre Ornithologique Rhône-Alpes section Loire, la Société de Sciences Naturelles Loire Forez, les Galeries Lafayette, le Club de Pêche Sportive Forez Velay…
Dès 1990, un partenariat s’instaure avec les collectivités, les associations, les administrations et les industriels.
1993 : Ouverture au public de la Nef d’observation. La société Morillon-Corvol (actuellement Cemex) offre des terrains.
1994 :
– réintroduction des castors car les barrages de Grangent (en amont) et Villerest (en aval) lui interdisent un retour naturel.
– création d’une mare pédagogique,
– aménagement du sentier de découverte,
– construction de la Ruche, salle de 70 m2 destinée à l’accueil des scolaires et aux séminaires.
2007 : Inauguration d’un sentier pédestre reliant l’Ecopôle du Forez à Feurs.
2013 : L’Ecopôle du Forez fête ses 20 ans et inaugure le premier maillon de la Transligérienne inter-régionale.
2023 : L’Ecopôle du Forez fête ses 30 ans !